9:00 heure locale - Profondeur 3650 m
C'est un dimanche de printemps. Vous êtes parti vous aérer un week-end au
ski. C'est bon. Le soleil, l'air pur, le silence des montagnes. Une vrai
déconnexion du boulot et du reste. Maintenant il est 16h et il faut rentrer à la
station. Et puis il y a une heure et demi de route pour rentrer, sans compter
les bouchons. En haut du dernier télésiège, il faut prendre sur la gauche en
longeant une petite arête pour atteindre le haut de la dernière descente. La
dernière descente. Elle est à 400m. Et ce faux-plat, qui d'habitude vous y amène
tranquillement, les jambes détendues avant le dernier effort, il vous parait
plus pénible aujourd'hui. C'est le printemps, la fin de journée. La neige est
lourde et un peu "soupe". Ca n'avance pas ! Il faut pousser sur les bâtons.
C'est long. Vivement le bout. Quel effort bien inutile alors que les autres fois
ça glisse tout seul !
Et bien depuis hier nous sommes dans notre faux-plat à nous ! Cette zone de
petit temps qui n'en fini pas alors qu'un peu plus loin, à 120 miles, une grande
zone de vent de nord-est nous attend pour nous amener jusqu'à Ste Lucie. Elle
est confirmée celle-là. Bien large, régulière, prête à nous accueillir sous une
allure qui nous sera très favorable, le grand-largue (vent de 3/4 arrière). Mais
nous en sommes toujours à patauger dans ce marais, à tirer des bords d'un coté
ou de l'autre pour profiter des moindres occasions pour nous approcher aux plus
vite de cette zone de vent qui nous embarquera vers Ste Lucie. La VMG, hein ?
Vous vous souvenez de la VMG ! Ah, elle doit être belle notre VMG aujourd'hui,
tiens ! Et puis il y a un peu de vent, 6-8 nds, alors pas de moteur. Ce serait
un peu de triche !
Nous sommes là avançant péniblement sous un plafond gris à perte de vue
avec une pluie régulière qui n'a rien à voir avec un grain tropical mais fait
plutôt penser à une pluie monotone d'hiver sur la plage de St Jean de Luz. Tout
ça à cause de ce put... pardon, ce fainéant (excusez-moi, il joue avec nos nerfs
!) d'anticyclone des Açores qui n'a pas fait son boulot en abandonnant son
territoire à la jachère ! Donc ce sera comme ça jusqu'à ce soir au moins
:-(
Coté vie à bord, nous avons un peu pris nos habitudes !
Le matin, bien que le dernier quart se termine à 8h, nous nous retrouvons
en général vers 7h dans le cockpit pour le petit déjeuner, vu qu'il fait déjà
jour depuis 6h et que nous sommes réveillés. Puis c'est toilette, rangements
divers, petit bricolage, écriture du blog, écriture des mails, et un peu de
lecture pour tenir jusqu'à midi, heure très attendue de l'apéro ! En général un
pastis léger, pour se rafraichir ! Nous trainons jusqu'à 13h et c'est le
déjeuner. Vers 14h, sieste pour les uns, lecture pour les autres, et
transmission satellite. Après la transmission, lecture des courriers (et
éventuellement réponses), analyse et discussion des fichiers météo, et
commentaires sur notre classement aux vues des mails des supporters et des infos
de l'ARC !
Vers 17h, rien de tel qu'une petite San Miguel pour se retrouver dans le
cockpit ! La nuit tombe vers 18h. Si il est hissé, nous affalons le spi ... Plus
d'imprudence ! Nous le remplaçons par la configuration de nuit. Et l'heure de
l'apéritif du soir, 19h, arrive inexorablement. Nous varions entre pastis et
Ti'Punch. Vers 20h c'est le diner puis ceux des premiers quarts vont se coucher
rapidement pour faire un bout de nuit avant leur tour. Et à 22h les quarts de
nuit entament leur ronde. Ca passe vite 24 heures. D'ailleurs, ça fait
maintenant deux semaines que nous avons quitté Las Palmas. Ca passe vite deux
semaines aussi !
C'était en direct du milieu de l'Océan Atlantique. Prochaines nouvelles,
demain à la même heure, ou à peu près, sur le même canal.