Time Out - Day 17 - Boot camp : un peu d’exercice
L’accumulation de nuits exceptionnelles ne les rend plus exceptionnelles du tout : avec la quantité d’eau qui tombe, on comprend pour quoi il y a des marées en Atlantique! Et nous avions mis en place hier une nouvelle bâche pour étanchéifier le cockpit, qui s’est révélée être une véritable catastrophe : tout le cockpit mouillé, chaque équipe de quart rajoute une couche de matelas pour commencer au sec…
Heureusement, comme la veille, le soleil est au rendez vous le matin. On ouvre le cockpit, on sèche, on bronze. On ferme, on étanchéïfie (finalement, la méthode canettes de bière pour faire une pente se révèle être la plus efficace), on réouvre.
Aujourd’hui, pendant une accalmie en milieu d’après-midi, on se remet au bricolage. On reprend le dossier lazy bag à 0 : remontée de la grand voile face au vent (et aux vagues, on se croirait à la foire du trône), et les bricoleurs arnachés se mettent au boulot. Ils installent des bouts partout pour sécuriser ce qui reste du lazy bag et éviter que tout s’envole… Épisode sportif, car il faut aller sur le pont supérieur, voire ramper sur la toile du cockpit sans se prendre la baume dans la tête… On prend un 3e ris (un projet à soit tout seul) pour préparer la nuit… On travaille aussi à changer les élastiques de fixation des toiles du cockpit, et on réinstalle les canettes de bière (au centre, entre la toile et l’armature).
On lance une ligne, toujours celle de droite qui a été rééquippée depuis la veille avec le fil le plus solide (150kg), et un nouveau rapala. Et hop, rebelote! Ça mord… Le temps que Jean, puis Jim se réveillent, le fil s’est déjà bien déroulé… On réussit à le bloquer : c’est un énoooorme thon que l’on voit au loin… La canne se remet à l’horizontale, mais on n’a plus beaucoup de fil à dérouler… On bloque, et le bateau avance toujours à vive allure, malgré le génois qui a été rentré… Et devinez : le fil se casse, on perd le thon et un 2e rapala! 2 rapalas et 400m de fil pour avoir la réponse à notre question du Day 14 : oui, il y a du thon en Atlantique et pas qu’un peu! Celui-ci devait faire au moins 50kg… Nous sommes déçus, et au lieu des sushis espérés, nous finissons les restes pour le dîner : curry Thaï, chili con carne et gratin de butternuts sans oublier la délicieuse Tarte Tatin caramélisée préparée par Jim cet après-midi !
Côté classement, les choses s’améliorent : nous sommes 90èmes au général (6 places de gagnées sur 131 bateaux restant en course), et 9èmes (sur 16, une place de gagnée) de notre catégorie. Sans moteur (pour l’instant, car nous venons de les mettre en marche ce soir pour la première fois depuis 10 jours, car c’est calme plat entre 2 grains).
Comme nous sommes proches du but (arrivée prévue entre samedi et dimanche, ou lundi au plus tard, nous sommes désormais dans les zones accessibles au secours), faisons un point sur la course en général : une dizaine de bateaux semblent avoir abandonné (au port aux Canaries ou au Cap Vert), 5 qui ont dû s’arrêter au Cap Vert pour réparations viennent d’en repartir, 4 naviguent vers l’arrivée en mobilité réduite (safran de fortune, fuites dans la coque, hauban cassé…), 2 bateaux ont été abandonnés en pleine mer, leurs équipages secourus par un bateau de croisière pour l’un et des bateaux de l’Arc pour l’autre, avec malheureusement quelques blessés et un décès… Cela n’a pas été une année facile!